Cem. Noventa e três. Oitenta e cinco. Setenta e oito. Setenta e um. Sesenta e quatro. Cinquenta e sete. Cinquenta. Quarento e três.
Parfois, je regarde une ombre bouger contre le mur et je crois encore que c'est la tienne.
La résilience, c'est chaque jour, c'est interminable. C'est une transformation constante, du traumatisme, en quelque chose qui soit acceptable. C'est tenter de reconstruire de la vie, de reconstruire du rêve à partir de bribes de cauchemars. C'est survivre de passion. Et quand la passion n'est pas là, c'est éteindre la lumière, et les monstres attendent dans le noir. La résilience, c'est tenter chaque moment de maintenir la lumière allumée. Car il ne faut pas croire que la résilience s'arrête. C'est à tout moment, que l'on transforme le vide en plein, le noir en lumière. Sans cela, sans cette vigilance constante, à percevoir les couleurs, à distinguer le blanc du noir, l'oiseau d'aujourd'hui de l'oiseau d'autrefois - le réel - le présent - du traumatique - , c'est la mort intérieure, celle qui sépare le corps en deux, ou en quatre.
Lisboa. Un bourdonnement. Le bruit sourd des voix qui murmurent de l'intérieur. Entre un "Mais Amor" et un autre, Eva bascule dans des trous intemporels. Des escaliers, des ruelles de la ville la mènent dans un ailleurs. Où va-t-elle quand elle tombe?
Anna Luisa Weiss, from "Mais Amor". Tous droits réservés.